ENOCK + FORMATION DES PAYSANS

Ce fut un beau mariage !

Et si vous voulez voir la carte envoyée, c’est ICI.

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Bonne nouvelle

Eh oui, même en Haïti il peut y avoir de bonnes nouvelles ! Comme le mariage d’Enock avec Milendie, infirmière au Cap-Haïtien. Voir le faire-part de leur mariage.

Il était parti pour quelques jours à Miami, mais c’était sans compter sans la pandémie de coronavirus. Il est resté bloqué là-bas pour cause de fermeture des frontières. Il a pu continuer à donner des cours à l’Université du Cap-Haïtien par Internet, mais ses élèves ont des difficultés à se connecter : en Haïti, malgré les promesses, l’électricité 24 heures sur 24 n’est pas encore réalisée et les « black-out » comme on dit là-bas sont nombreux.

Malgré toutes les difficultés, nous leur offrons nos vœux de bonheur.

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Enock subit la violence du pays

Il habite avec sa sœur, son frère et des neveux à Cap Haïtien. Le 22 février, à 3 heures du matin, ils ont été brutalement réveillés par deux braqueurs. Ils ont volé l’argent du commerce de la sœur d’Enock, les téléphones et surtout le « laptop » (l’ordinateur portable) et même les clés USB sur lesquelles Enock avait sauvegardé des fichiers importants pour lui, surtout après son année d’étude en Belgique. Il avait aussi les préparations des cours qu’il donne dans une école du Cap. Et les cambrioleurs étant armés, Enock n’a pu s’opposer. Il savait qu’ils n’hésiteraient pas à utiliser leurs armes. Ce qui choque le plus, c’est que l’ordinateur n’aura pas une grande valeur marchande pour eux, mais pour Enock, c’est une perte énorme. Pas d’espoir de voir une enquête poursuivre ces malfaiteurs qui agissent en toute impunité.

Leur cousine a fait le compte-rendu de la mésaventure en précisant que le traumatisme était grand pour tous. Depuis, ils ne dorment plus en paix.

Nous avons pu le joindre ce midi (6 mars). Il est parti pour quelques jours à Miami où il a de la famille et des amis. Il avait besoin de se remettre et de retrouver du courage. Il compte bien retourner en Haïti pour continuer les cours qu’il donne. Il n’abandonne pas, même si rien n’est fait pour retenir des jeunes comme lui…

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Des projets pour Enock

Le découragement n’est pas complet, puisque Enock a édité une affiche pour annoncer l’ouverture d’une école d’agriculture à Saint Louis du Nord. Nous n’avons pas pu l’appeler pour avoir des précisions, mais il l’a publiée sur son site FaceBook.

Lundi soir 25 novembre : la communication est rétablie et voilà des précisions avec notre échange de courriels :

Nous voyons que tu es lòk comme le pays ! Nous pensons à toi aussi.
Bernard a vu ton affiche pour une école de formation en agriculture. Tu as déjà tout le matériel proposé ? Bravo pour l’initiative. Pour l’affiche, dommage que l’influence de l’anglais provoque des fautes d’orthographe… Je crois que Bernard t’en a déjà parlé.
Nous suivons l’actualité d’Haïti et nous continuons les activités de l’association.
Nous approchons de l’hiver, il commence à faire froid et si nous avons manqué de pluie cet été, l’automne se rattrape !
Je te souhaite bon courage.
Salue les amis pour nous.

Aura-t-il la possibilité d’aller au bout de ce projet ? Nous le lui souhaitons très fort. En attendant, Nous lui avons signalé quelques fautes d’orthographe. Mais pour leur défense, nous voyons l’influence de l’anglais…

Ah non ! Ce n’est pas mon initiative. C’est une firme déjà en fonction. On aimerait que je la renforce. J’ai seulement publié la photo parce que je n’arrivais pas à partager la page. Quant à l’École d’agriculture, c’est celle de Jean Wislet à Saint Louis du Nord. 

Pour le moment je ne pense pas initier de telles démarches à cause de l’instabilité. Je pense beaucoup plus à initier un processus de migration vers d’autres pays. C’est dommage ! Mais la réalité haïtienne l’oblige.

Enock CHARLOT
Ingénieur-Agronome

Bonjour Bernard, Bonjour Geneviève,

Je viens juste de penser à vous mais c’est difficile de faire passer des appels via Facebook messenger pour le moment.

Comment allez-vous là-bas ?

Je suis en mode lock chez moi en Haïti. Je n’arrive pas à bouger depuis mon arrivée. Je me demande si ça continue jusqu’au nouvel an ?

Enock CHARLOT
Ingénieur-Agronome

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Et en Haïti ?

Enock est rentré plein d’énergie, mais la situation du pays ne va pas l’aider à s’investir. Il partage son inquiétude pour l’avenir. Il n’en voit pas pour lui et les jeunes du pays. C’est comme s’il y avait un refus des forces vives qui pourraient faire avancer ce pays et lui permettent d’exploiter ses richesses humaines.

Voilà les messages qu’il nous a envoyés depuis son retour :

Le 17 octobre 2019 : J’espère que tout va bien pour vous. Chez moi, ça va très bien en dépit des troubles politiques et socio-économiques. J’ai fait un bon séjour en Europe et j’ai fait un bon voyage pour arriver en Haïti aussi. 
Je voulais vous écrire plus souvent mais la connexion d’internet est totalement perturbée à cause de la crise qui bouleverse toutes les activités.
De ce fait je ne peux, non plus, reprendre les activités. J’attends le calme pour chercher de nouvelles opportunités d’emploi ou autres.
Bien à vous et à toute la famille
Le 30 octobre 2019 : Chez moi ce n’est pas facile. C’est le désespoir, le regret et autres soucis qui règnent. Je suis sur le point d’abandonner tous les efforts que j’ai faits pendant longtemps. Chez moi il n’est plus nécessaire de persévérer, car on ne voit pas cet avenir pour lequel plus d’un se sont sacrifiés.
Salut à vous tous!
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Soutenance de thèse

Enock est ravi, son travail a été reconnu. Il s’était inquiété, croyant ne pas avoir assez corrigé son épreuve… Mais le jury a apprécié son travail important en quelques mois qui lui a permis d’aborder 3 aspects différents de la problématique des risques dans la région du Cap Haïtien. Il avait aussi une bonne illustration avec ses photos et des cartes réalisées par lui-même à partir des données recueillies sur place.

Samedi 11 septembre, le jour était solennel : c’était la remise des diplômes. Nous aurions aimé nous y rendre, mais l’emploi du temps ne l’a pas permis… Voici tout de même quelques photos envoyées par Enock.  

Lundi 16 septembre prochain, direction Bruxelles, puis l’aéroport pour retourner en Haïti. Enock a déjà des projets : son année à Liège lui a donné confiance et lui a permis de reconnaître ses capacités. Il a envie de continuer des études pour compléter ses connaissances.

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 Fin d’études pour Enock

Depuis son retour à Liège, le travail ne manque pas. Au cours de son séjour en Haïti, il a pu récolter des données même s’il a été perturbé par les manifestations en Haïti (vous trouverez un complément d’information sur la page des nouvelles de là-bas). Il a également retrouvé les problèmes de toutes sortes : difficultés de déplacement, manque d’électricité, même au Cap Haïtien, la ville où il a fait ses enquêtes.

Il rédige une thèse pour un Master de spécialisation en Gestion des Risques et Catastrophes. Le plus difficile, ce sera de mettre en pratique ses connaissances dans un pays où la gestion du risque n’existe pas… La prévention n’est pas une priorité des responsables politiques…

Il présentera sa thèse en principe le 10 septembre prochain.

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Les nouvelles d’Enock

Ce ne sont pas directement des nouvelles de la formation des paysans, mais de celui qui a permis qu’elle soit réalisée en apportant ses connaissances d’ingénieur agronome. Enock est un de ces enfants qui ont profité de l’ouverture de l’école « Union des Amis » pour mettre leur intelligence en valeur. Ils ont prouvé qu’ils avaient des capacités intellectuelles et leur famille a tout fait pour leur permettre de faire des études supérieures.

Fin mars 2019 ; Enock continue sa formation à Liège. Il a découvert le froid… qu’il a bien supporté. Il est allé en Allemagne, en Hollande et même en France pour observer des phénomènes naturels. En Picardie, les étudiants ont observé l’érosion des falaises.

Il a beaucoup de travail, et il va retrouver la chaleur de son pays : il va passer deux mois en Haïti pour rapporter des données pour la suite de ses examens.

Il avait donné son témoignage à l’occasion des 25 ans de l’école. 

Depuis septembre, il est en formation en master de spécialisation en gestion des risques et des catastrophes à l’université de Liège en Belgique. Cette spécialisation en sciences de l’environnement est basée à Arlon. Vous trouverez ICI nos derniers échanges de mails qui vous donneront une idée de ce qu’il fait là-bas et de l’intérêt qu’il porte à ce qu’il découvre.

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Les dernières nouvelles de la formation des paysans.

Novembre 2018. Ça y est, une autre formation a été mise en place pour 33 personnes. Elle est réalisée par deux techniciens agronomes, Jean-Wislet et Angelie JEAN-BAPTISTE, sur le programme réalisé l’an dernier avec Enock, ingénieur agronome. Une deuxième session de formation est prévue. Les candidats sont nombreux et volontaires. La formation est suivie avec enthousiasme. Les paysans sont ravis que quelqu’un prennent leurs problèmes en compte et les aide à les résoudre. Vous pouvez lire le compte-rendu. 

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La formation des paysans en 2018

Les paysans attendent la formation pour améliorer leur travail. Ils vivent dans une zone luxuriante, mais j’ai découvert qu’ils avaient du mal à « capitaliser ». S’ils ont besoin d’argent pour se faire soigner ou assumer les frais d’un décès dans la famille, leurs revenus ne le leur permettent pas. Un jeune proche de l’école m’a expliqué que dans une région difficile comme Jean Rabel, les paysans misent plus sur l’élevage et en cas de besoin, ils peuvent vendre une bête.DSCF6598 (3)

Alors, pourquoi les paysans de Duty ne pratiquent pas l’élevage :

  • D’abord, ce n’est pas dans les habitudes et il faudrait pouvoir parquer les animaux la nuit. Sinon, ils se font dévorer par les chiens errants. Les Haïtiens en ont peur.
  • Dans une région où il y a beaucoup de culture, les vaches n’ont pas d’espace d’herbe et les chèvres doivent être bien attachées pour ne pas détruire les récoltes.
  • La famille qui nous accueille nous a raconté leurs déboires : ils avaient une truie prête à mettre bas qu’ils ont surveillée dans la soirée, fait un abri pour les petits porcelets et sont allés dormir. Au réveil, les 5 petits avaient été dévorés par des chiens… De quoi se décourager…

Ci-dessous, vous pouvez retrouver la formation qui avait eu lieu l’année dernière. D’autres paysans attendent de pouvoir y participer. J’ai pu confirmer à Cledner un nouveau don de 1600€ pour une nouvelle session très attendue.

Cette fois, l’ingénieur agronome Enock Charlot ne sera pas présent à cette formation puisqu’il arrive le 11 septembre en Europe pour faire une maîtrise à Liège en Belgique. Pour Cledner, quand on voit d’où il est parti, c’est extraordinaire. Cela montre que cette école a eu un rôle de premier plan dans la zone. « Les petites gouttes d’eau ont permis de récolter un gros régime de bananes ! »

Enock est maintenant en plein travail pour un Master de Spécialisation en Gestion des Risques et des Catastrophes à l’Université de Liège, spécialisée en Sciences environnementales. Il est ravi d’être arrivé là. Nous espérons sa visite fin janvier…

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La formation des paysans en 2017

Pour l’école « Union des Amis », l’enseignement des élèves est la priorité. L’école est en milieu rural, entourée de paysans qui ont eux aussi besoin de formation dont ils sont très demandeurs.

Nous avions déjà participé financièrement à une formation des paysans en 2011 après des glissements de terrain dus à des pluies importantes. La demande est toujours là. Un groupe, en France, nous a proposé une aide à la reconstruction après le cyclone Matthew. Le projet envisagé n’était pas une priorité d’autant que les difficultés d’acheminement du ciment, du sable, des pierres compliquent le travail dans cette région montagneuse. Sur place, le comité de l’école a considéré qu’une formation des paysans serait plus importante pour les protéger à long terme puisque chaque année les cyclones reviennent et dégradent les conditions de vie de la population.Sur le terrain

Cette année, deux formations ont été organisées, l’une en avril, l’autre en août pour 35 personnes à chaque fois. L’ingénieur agronome qui en a préparé le contenu, Enock CHARLOT, est un ancien élève de l’école Union des Amis. Il est très reconnaissant à cette petite école rurale où il a pu commencer une scolarité qui l’a conduit  jusqu’à un diplôme d’ingénieur agronome. Il tient à faire profiter son milieu d’origine de ses connaissances. Le technicien, Jean-Wislet JEAN-BAPTISTE, a grandi également dans la zone de Mahotière, où se situe l’école Union des Amis. Ils ont répondu à la demande des paysans de se former pour protéger leur terre, l’empêcher de descendre vers la mer, et mieux cultiver en agro-foresterie, comme leurs parents et grands-parents l’ont toujours fait.

Vous pourrez lire ici : le compte-rendu de la formation, ainsi que le document en créole donné aux paysans. Si vous ne maîtrisez pas le créole, voici la traduction en français de cette même formation. Vous pourrez aussi lire le compte-rendu financier auquel j’ai ajouté l’équivalence en euros.

Merci à la Fondation du Grand Orient de France qui nous a transmis les 1600 € utilisés pour ces formations.